Les amateurs
à la recherche d'intelligence extra-terrestre

Samedi, l'archimémoire affiche "que faisons-nous ensemble ?". "Ce matin, la bulle s'est considérablement agrandie. Tu peux y voir des habitations, des routes, des cours d'eau, des océans. Tu prends alors conscience que tu traces tes itinéraires par toi-même." écrit Tanella Boni. Jusqu'à présent, toute participation au programme SETI fut passive ou personnelle. Or il existe une association internationale de passionnés : la SETI League.

Lorsqu'en 1993, le Congrès mit fin au programme SETI de la NASA, un radioamateur, concepteur de la première antenne satellite TV commerciale, Paul Shuch fut tellement déçu qu'il envisagea de privatiser cette recherche. Un an plus tard, la SETI League était créée. Cinq ans plus tard, elle accueillait sont millième adhérent. J'ai découvert l'association un peu par hasard en surfant sur le web en mars 1998, il y a donc près d'un an-et-demi. A l'époque, elle était représentée en France par Amanda Baker, une astrophysicienne britannique en post-doc au CEA-Saclay. La révélation fut de voir que d'une part, "je n'étais pas seule dans ma bulle" et de l'autre que je pouvais vraiment servir à quelque chose et aider concrètement le programme SETI.

J'ai envoyé mon bulletin d'adhésion pratiquement sur le champ. Avec Amanda, nous nous sommes mises au travail afin d'avoir quelques pages en français sur le web. En Septembre, Amanda ayant trouvé un poste d'astronome à Cardiff s'en est allé rejoindre sa patrie, en me laissant la lourde responsabilité de représenter l'association en France.

La SETI League fut donc créée bien avant le lancement du projet SETI@HOME, et même si certains de ses membres ont contribué aux tests de l'économiseur d'écran et si bien sûr elle ne peut qu'encourager une telle initiative, elle se concentre sur un projet bien plus ambitieux : Argus, dont le nom vient de ce personnage mythologique aux cents yeux dont cinquante restaient toujours ouverts. La première station Argus fut inaugurée le 21 avril 1996.

Le programme SETI@HOME est une sorte de supercalculateur utilisé pour traiter les données reçues depuis le radiotélescope d'Arecibo. Or celui-ci est tellement sensible, qu'il a une faible ouverture. Le jour où l'Appel arrive, il y a une probabilité de 99,9999 % qu'il pointe au mauvais endroit.

L'idée d'Argus est donc d'avoir 5000 "petites" antennes certainement moins sensibles mais réparties autour du globe afin d'obtenir une couverture totale du ciel. Actuellement, près d'une centaines de stations sont opérationnelles et environ 200 sont en construction. Beaucoup de comètes sont découvertes par des astronomes amateurs à partir de simples jumelles. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour un signal émis par une intelligence extraterrestre ?