Sonia et l'esprit de SETI

par Elisabeth Piotelat

Comme certains membres de la SETI League le savent peut-être, ma fille Sonia nous a quitté le 26 juin 2020. Elle avait 18 ans et était étudiante en sciences pour l'ingénieur à l'université. J'ai été surprise lorsque notre directeur executif m'a écrit qu'il avait l'impression de connaître Sonia à travers mon blog. Je pensais qu'ils s'étaient rencontrés dans la vraie vie.

J'ai rejoint la SETI League avant la naissance de Sonia en 2002. Je pense qu'elle était encore un bébé lorsque je l'ai ajoutée en temps que "membre de la même famille" sur mon bulletin d'adhésion. Sa première contribution à SETI fut sur la page "Qui sommes-nous" du site Invitation to ETI d'Allen Tought. Je sentais que je ne pouvais pas me présenter à un extraterrestre sans dire fièrement que j'étais sa mère. Quand elle était adolescente, je lui ai demandé si Paul devait supprimer son image de ce site web afin de protéger son e-reputation au cas où quelqu'un chercherait son nom sur Google. Elle m'a demandé de ne pas le faire.

Je me souviens de discussions philosophiques que nous avons eu sur la plaque Pioneer et les différentes façons de représenter l'humanité. Ses premiers dessins, et certains de ses jouets ont été utilisés dans certaines conférences sur SETI. Elle était la première à les écouter, et à me donner un retour sincère "C'est chiant maman". Quand Sonia posait des questions comme "Pourquoi n'envoyons-nous pas de sondes sur Ancelade ?", je savais que ma présentation était prête.

Sonia aurait pu rencontrer Paul en 2008 au symposium SETI de l'UNESCO à Paris, si elle n'avait pas été à l'école pendant les présentations. Elle a assisté à un ou deux événements grand public en Français, mais j'ai peur qu'elle n'ait pas croisé beaucoup de chercheurs SETI à cette occasion.

En 2017, Sonia m'a accompagnée à l'atelier SETI Italia à Milan. A cette occasion, elle a écrit un rapport sur la description d'un métier pour le lycée. Elle a choisi d'y aller comme community manager, elle a pris des photos pour le site web de la SETI League et la page Facebook. Elle a eu une bonne note à son rapport et a vraiement apprécié le fait d'être dans une communauté internationale.

Quand on est parent, on ne sait jamais comment nos intérêts ou nos actions vont influencer nos enfants. Sonia adorait réparer son smartphone. Elle était très fière la première fois qu'elle a réussi à changer seule son écran fissuré. Peut-être que son implication dans la SETI League y est pour quelque chose ? Elle a vu des photos de stations Argus et a visité Nançay plusieurs fois.

Je souhaite remercier Paul et les membres de la SETI League pour les étoiles et l'espoir qu'ils font briller dans les yeux de Sonia et de tant d'autres jeunes qu'ils n'ont jamais rencontrer. Cet impact invisible de la recherche SETI est impressionnant. D'une certaine manière, Sonia vit dans l'esprit de SETI.